Culture rémunératrice et excellente tête de rotation, le colza est cependant complexe à cultiver. La tendance est à une implantation précoce, souvent en août après des pluies orageuses, afin de garantir des conditions optimales de levée. Restant en terre presque un an, le colza est confronté à de nombreux bio-agresseurs, notamment les limaces en début de cycle. Ces dernières, actives dès les premières conditions humides, attaquent les semis d’août ou de septembre.
Avec la pression historique exercée cette année par les limaces, le risque de dommages aux colzas est particulièrement préoccupant. Il est crucial de réduire la pression avant le semis et de surveiller les populations dès la fin juillet. Quelles précautions prendre pour faire face au ravageur ? On vous dit tout.
Les limaces noires attaquent dès la germination, dévorant cotylédons et jeunes feuilles jusqu’au stade 3 à 4 feuilles. Capables de parcourir 3m par nuit et d’ingurgiter jusqu’à 50 % de leur poids en 24h, leur contrôle nécessite une stratégie alliant pratiques agronomiques et application de granulés anti-limaces. “Anticiper est essentiel, quelle que soit la culture,” souligne Pierre Olçomendy, chef marché anti-limaces. Pour évaluer le risque, il faut considérer les facteurs agronomiques, la sensibilité de la culture, les conditions météorologiques et le niveau des populations de limaces. Un travail superficiel du sol, comme un déchaumage sur les 10 premiers centimètres, agit directement sur les adultes, juvéniles et œufs de limaces. Un lit de semence fin réduit leurs déplacements et complique leur recherche de refuges, tandis que le roulage des semis peut également être envisagé.
L’OBSERVATOIRE DE SANGOSSE évalue le risque limaces dans chaque zone de colza. Il permet de corréler la pression au niveau national. Tout est fait pour affiner les modèles de prévisions, mais les observations dans les parcelles restent essentielles pour prévenir les infestations.
Ainsi, dans vos parcelles, 2 solutions sont aujourd’hui disponibles :
Quoi qu’il en soit, le suivi commence idéalement, 2 à 3 semaines avant les semis. “Nous recommandons d’intervenir avant le semis si le seuil de 5 limaces par m² est atteint,” précise Pierre Olçomendy. Pour les parcelles déjà semées, l’épandage de granulés est conseillé si le seuil de 1 limace par m² est atteint, en tenant compte de la reprise d’activité et des conditions climatiques.
L’application peut aussi se faire au moment du semis grâce au mélangeur EMIX. Il permet une application homogène des granulés anti-limaces lors du semis. Le mélange s’effectue par gravité via des déflecteurs, préservant ainsi les semences et les granulés sans les abîmer.
Anticiper est une nécessité. Pour pouvoir bien évaluer le risque limaces, il faut tenir compte des facteurs agronomiques, de la sensibilité de la culture, des conditions météorologiques mais aussi du niveau des populations de limaces. Et ce, bien avant le semis, de façon à pouvoir intervenir si besoin au moment de l’implantation des colzas, dont les limaces sont friandes.